Les automotrices électriques SNCB types 1950 et 1953

Des automotrices cantonnées aux lignes à quais hauts (article publié en 2004)

Introduction

Après avoir découvert l’histoire des automotrices construites avant-guerre et du prototype de 1946, “Alice”, préfigurant les automotrices classiques de la SNCB, nous allons, dans cet article, nous intéresser aux automotrices types 1950 et 1953 qui seront les dernières à avoir des caisses rivetées mais qui marquent aussi le début de la longue série d’automotrices classiques qui seront construites entre 1950 et 1978.

Les automotrices type 1950

Directement issues du prototype de 1946, l’automotrice type 1950 fut commandée à 25 exemplaires numérotés 228.010 à 228.034 (futures 010 à 034). A l’origine, elles portèrent aussi les numéros 22 à 46; cette numérotation abrégée des automotrices électriques sera abandonnées en 1953.

Automotrice type 1950 - 027 de la SNCB au rétro-train de Saint-Ghislain

Ci-dessus : l’automotrice 027 de 1950 préservée par le PFT dans la halle du Retrotrain de Saint-Ghislain. Photo de l’auteur

C’est la Brugeoise, Nicaise et Delcuve qui reçut la commande pour la construction de cette série.

Par rapport au prototype de 1946, on remarquera que l’automotrice type 1950 est 15% plus légère que son prédécesseur, que le JH ne dispose que de 21 crans de shuntage (au lieu de 22 dans le prototype de 1946) et que la vitesse n’est que de 105 km/h de façon à permettre des démarrages énergiques sur les services omnibus (à comparer aux 140 km/h du prototype). Dès 1960/1961, cette vitesse sera néanmoins relevée à 120 km/h par une modification du rapport d’engrenages et puis 125 et enfin 130 km/h à partir de 1962. Elles sont aussi les premières automotrices électriques à avoir été dotées d’une intercirculation par soufflets.

Intérieur de première classe fumeursIntérieur de première classe non-fumeurs

Ci-dessus : en première classe, les places fumeurs disposaient de sièges recouverts de tissus verts, les places non-fumeurs de tissu rouge - Photo de l’auteur

Ces rames furent acquises en vue de l’électrification de la ligne 124 (Bruxelles – Charleroi). On les trouveras néanmoins aussi sur les lignes 25, 27 (Bruxelles – Antwerpen) assurant des trains rapides et par la suite sur la ligne 12 (Antwerpen – Essen).

La grande particularité de ces automotrices est le marchepied relevable et le fait qu’elles ne pouvaient desservir que des gares équipées de quais hauts. C’est donc tout naturellement qu’elles feront toute leur carrière sur ces lignes avec quelques incursions à la côte belge vers Blankenberge ou Oostende avec des arrêts uniquement à Gent-Sint-Pieters et Brugge.

Elles étaient parfaitement compatibles avec les rames de 1939.

Au cours de leur carrière, elles subirent des modifications comme par exemple, le rembourrage des sièges en deuxième classe et le montage de bogies Schlieren (en lieu et place des bogies “Pennsylvania”) dès 1960. Les vitres des postes de conduite sur la face avant des rames seront aussi modifiées: un modèle plus petit remplacera les hautes baies vitrées. A l’origine, les automotrices type 1950 étaient dotées de phares simples qui seront remplacés dans les années 1970 par des phares doubles (blancs et rouges) lors d’une phase de modernisation de ces automotrices. Elles ont effectué leurs derniers tours de roues en 1995 avec la mise hors service des derniers éléments.

Intérieur de seconde classe

Ci-dessus : l’intérieur de deuxième classe - Photo de l’auteur

Les automotrices type 1953

Afin de renforcer le parc existant des automotrices utilisées sur les lignes électrifiées (lignes 124, 25, 27), il fut décidé d’acquérir 15 automotrices supplémentaires identiques aux automotrices type 1950. Identiques? Pas tout à fait: elles étaient, dès le départ, aptes à 120 km/h (vitesse portée ultérieurement à 130 km/h) et les cinq premières rames furent dotée d’un équipement électrique de type “Marelli” (n° 228.045 à 228.049). Le but poursuivit n’était pas une amélioration du JH mais seulement de procéder à une comparaison avec le système italien qui équipait le matériel roulant circulant en Italie d’autant que ce pays possédait une vaste expérience avec le 3000 volts continu.

Poste de conduite d’une automotrice type 1950

Ci-dessus : le poste de conduite d’une automotrice type 1950 - Photo de l’auteur

Les automotrices type 1953 ont été construites par la S.A. L’Energie à Marcinelle et portèrent les numéros 228.035 à 228.049 (ultérieurement 035 à 049).

Elles circuleront exclusivement sur les lignes 124, 25 et 12 au cours de leur carrière puisque équipées des mêmes marchepieds que les AM type 1950.

Tout comme les automotrices type 1950, ces automotrices seront modernisées à partir de 1973 de manière identique (nouveau rembourrage des sièges en deuxième classe, modernisation des postes de conduites, nouveaux bogies).

Elles ont été déclassées entre 1993 et 1995.

Livrées

Au cours de leur carrière, les automotrices types 1950 et 1953 arboreront les livrées suivantes: deux tons de vert à la livraison, ensuite et jusqu’à leur mise hors service définitive, la livrée uniforme vert foncé avec bandes de visibilité jaunes.

Fiche technique au format PDF à télécharger (clic droit pour télécharger/afficher dans un nouvel onglet)

Bibliographie

  • Les rames automotrices électriques de la SNCB, P. Van Geel, Rail et Traction n°32, sept.-oct. 1954, Bruxelles;

  • 20 ans de traction électrique à la SNCB, F. Bayens, Trains n°15 de septembre 1953, Bruxelles;

  • Recueil des schémas des automotrices de la SNCB. 1935 – 1986, Ir. J. Vanderberghen, Ingénieur en chef, SNCB département matériel, Bruxelles, 1987.

  • Ir J. Vandenberghen, Ingénieur en chef honoraire, Histoire de la traction électrique en Belgique, tome 3, 1939 – 1952, SNCB, département matériel, date inconnue;

  • Ir J. Vandenberghen, Ingénieur en chef honoraire, Histoire de la traction électrique en Belgique, tome 4, 1952 - 1980, SNCB, CA Conducteurs et Matériel des trains, date inconnue.