La piXine – chapitre 7

Rico, Karim et Kevin

Avertissement : cet article est un récit érotique gay, il suggère et évoque des relations (homo)sexuelles, réservé à un public averti !

Je vous propose ce récit en dix chapitres, basé en partie sur la réalité, prolongeant mon expérience et partageant mes fantasmes. Il est volontairement progressif et détaillé car je pense que le verbe a une puissance évocatrice plus forte que les images dans l’esprit du lecteur intéressé, j’espère ainsi qu’il éveillera en vous des impressions plaisantes et du désir. À vous de me le dire ! Deux illustrations par chapitre pour vous mettre dans l’ambiance, pas plus, certaines sont issues de mes archives personnelles, je vous laisse deviner lesquelles…

En voici le septième volet, travaux pratiques en équipe. Vous pourrez accéder à la suite et naviguer entre les chapitres à la fin.


Chapitre 7

Rico, Karim et Kevin

Arrivés enfin au kiosque, Jean-Luc me déposa et me mit debout, me laissant le loisir d’admirer l’ensemble. Nous étions en hauteur, sous une structure ajourée hexagonale blanche coiffée par une charpente haute, légère, lumineuse mais ombragée, surplombant la haie du jardin, voyant la route au-delà, et je me dis que quelqu’un aurait pu nous observer d’en bas, ce qui n’aurait pas été pour me déplaire.

Mais ce qui retint mon attention, c’était le dispositif placé au centre : en bois, avec deux cadres transversaux longs barrés d’une potence haute au centre, équipée d’une planche avec des trous manifestement prévus pour la tête et les membres (ce qu’on pourrait appeler un pilori), des cordes et des sangles sur le haut et sur les côtés. J’en ai retrouvé un modèle approchant depuis sur Etsy, dont je joins les photos ici.

Pilori

J’imaginai toutes les possibilités qu’offrait cet engin en le détaillant plus encore, pendant que mes mâles s’affairaient autour, manifestement familiers avec son usage : une banquette amovible au centre, des supports capitonnés pour les bras et les jambes, tout semblait réglable ou adaptable, et je m’y voyais, contraint, dans tout un ensemble de positions. Ils étaient beaux, tous les six, tout nus, en train d’ôter la planche à trous et de positionner la banquette, leur membre dodelinant et mon regard ne cherchant pas à s’en détacher. Kevin avait vraiment des jambes puissantes, il devait avoir la quarantaine, tout comme Rico, beaucoup plus râblé et qui avait l’air toujours content (et là, il avait des raisons de l’être par anticipation). Mais c’était Karim qui retenait mon attention, beaucoup plus jeune, entre vingt et trente ans je dirais, mais son équipement m’impressionnait même au repos.

Je réalisai alors que l’appareillage était posé sur une plateforme rotative montée au sol, que Kevin actionna du pied pour l’aligner : très créatif et bien équipé, ce studio ! Jetant un coup d’œil au plafond en retour, je vis une caméra plongeante qui y était fixée, activée si j’en croyais son voyant rouge allumé. Mais je n’eus pas le temps de réfléchir plus car lui et Rico me saisirent et me posèrent allongé sur le dos sur la banquette, la tête dépassant et reposant ainsi en arrière, et je sentis qu’on me leva les deux jambes et qu’on me les attacha avec des sangles au niveau des chevilles, en haut et de part et d’autre de la potence, qui me surplombait de presque un mètre. On me ramena alors les poignets au niveau du cou pour me les attacher également, et enfin on me coiffa d’une demi-cagoule noire, me bouchant la vue mais me laissant le nez et la bouche dégagés. On resserra encore un peu les liens.

“Ça va, tu es confortable ?” Je répondis par l’affirmative. C’était un sentiment très grisant, au moins pour moi, de me sentir offert dans cette position, presque complètement immobilisé et incapable de me défendre, un jouet, sans même voir qui allait s’occuper de moi. Comment, je l’anticipais, tous, j’en étais sûr, mais je n’y voyais goutte. À leurs pas, j’entendis qu’ils défilèrent pour se placer tout autour de la plateforme, je le devinai, semblant prendre un plaisir - partagé - à me raser le visage qui se trouvait, était-ce un hasard ? Exactement au niveau de leurs attributs. Le tube de Swiss Navy me sembla passer de main en main, et pas seulement, l’un d’entre eux l’appliquant à moi. Le silence se fit, j’étais surexcité et le mystère en rajoutait. “Go”, et un mouvement de pied me fit pivoter, attaché à mon totem.

Arrêt. Tout de suite, une chaleur caressa mes arrières, une autre se présenta au-dessus de mon nez, invitant ma langue à travailler. De part et d’autre de mon corps, je sentis la raideur augmenter, et ce fut d’abord ma bouche qui se retrouva pleine. Le va-et-vient, la taille, la longueur activèrent mes glandes salivaires et me forcèrent à gérer ma respiration, alors que le fond de ma gorge était atteint. J’essayai de le reconnaître, au goût et à la taille je pensai à Victor. L’autre côté de moi accueillit alors son visiteur, coupant mes réflexions alors qu’il eut peu à forcer. Takeshi, peut-être ? Les mouvements s’amplifièrent et mon corps suivit, tressautant de part et d’autre, pendant cinq bonnes minutes. On tourna.

Je me retrouvai avec un mélange de goûts dans la bouche et je compris que c’était bien Takeshi, que je nettoyais à présent, pendant que mon autre versant laissa rentrer le suivant. Pas d’idée, mais arrête donc de réfléchir, profite ! Encore cinq minutes, un mouvement rotatif, et je pensai que c’était Rico, pendant que le suivant s’attela à me besogner. Nouvel angle, c’était peut-être Kevin, qui maintenant s’essaya à son tour côté verso et un autre inconnu côté recto. Plus aucune résistance ne s’opposait à chaque nouveau visiteur, c’était plutôt côté face qu’il m’était plus difficile de suivre et la salive dégoulinait littéralement. Mais ça devait être Victor, qui se représenta à nouveau devant moi pour son traitement lingual, et aussi car je résistai pour le suivant. Jean-Luc, bien sûr ! A la troisième secousse, je lâchai, et toujours autant d’effet, d’ailleurs Victor s’était retiré, craignant peut-être un réflexe buccal, ou bien voulant simplement me laisser savourer ce plaisir.

En effet, je fus extatique à nouveau, et j’aurais voulu que cela ne finît jamais. Mes borborygmes ne laissèrent pas planer de doutes sur cette envie, et j’en pris bien pour dix minutes, mais il fallait qu’il laissât sa place au suivant. On tourna. Ma langue nettoya Jean-Luc, et j’avoue ne pas être certain que j’aurais pu tout emboucher. À présent c’était au tour du dernier, Karim, une formalité maintenant que j’étais complètement ouvert. Que nenni ! Celui-ci eut autant d’efforts à fournir pour être bien accueilli, il rentra finalement, et j’éprouvai le même sentiment qu’avec Jean-Luc, avec même un truc en plus. La forme, peut-être, la méthode, je ne sais, mais il tapait de manière insistante et régulière sur ma prostate mieux que tout autre.

Il le sentit je pense, les autres aussi, il continua de plus belle, et probablement galvanisé par tous ses prédécesseurs, je criai de plus en plus fort et je finis par perdre totalement le contrôle de mon corps, qui se mit à trembler frénétiquement pendant que je coulai sur mon ventre. C’est un sentiment indescriptible pour tout homme qui ne l’a pas vécu, et les autres caressèrent mon torse pendant que je profitais de cet état orgasmique. Tous marquèrent une pause, sauf les caméras qui s’activaient partout autour et sur moi, de la tête aux pieds, et scrutant de l’autre côté mon ouverture encore palpitante, comme je le visionnai ultérieurement.

Après ce temps d’arrêt, ils me libérèrent, m’ôtèrent la cagoule, et deux me supportèrent pendant que les autres réajustaient le mobilier, enlevant la banquette, replaçant la planche à trous, et posant par terre une grande coupelle, à peu près au centre. Ils me réinstallèrent ensuite à genoux, les jambes sur deux reposoirs sur les côtés qui se retrouvèrent écartées et rapidement sanglées, le ventre pointant vers le sol et les fesses cambrées vers le ciel, la tête et les poignets verrouillés dans le pilori, qui fut ramené le plus bas possible. À nouveau incapable de bouger, j’étais toujours à leur merci, confortablement exposé vers la caméra en gros plan. L’une s’installa derrière, l’autre filmait mon visage, la troisième un plan d’ensemble. Et la caméra plafond complétait la vision.

Alors à tour de rôle, chacun s’occupa de moi, debout derrière et mains sur mes hanches, doucement d’abord, puis augmentant graduellement la cadence, m’entendant ahaner de plus en plus bruyamment, avant que cela ne se terminât par une vague de chaleur intérieure. Je les reconnus sans les voir, nous étions intimes maintenant ! D’abord Takeshi, puis Rico passa derrière. La lubrification naturelle était agréable, et je sentis après sa libération que cela débordait et coulait entre mes hémisphères, attiré par la gravité. Puis Victor, dont l’abondance me surprit agréablement, suivi par Kevin qui se termina de même. Je sentais les fluides glissant sur moi. Enfin, ceux que j’appréhendais mais que j’attendais le plus, d’abord Karim, qui se révéla particulièrement énergique et généreux, et Jean-Luc, qui prit son temps mais qui termina en apothéose, me semblant exploser en moi avec une quantité indéfinissable.

La caméra était en gros plan sur mon arrière, je palpitais, j’étais bien. Kevin et Takeshi enlevèrent la planche à trous, libérant ma tête et mes poignets avant de rattacher ces derniers avec une corde fine plus haut sur la potence, ce qui me permit de me relever légèrement, les jambes toujours sanglées et écartées. Je restai comme cela quelques minutes, réalisant que j’avais été leur instrument de joie et de libération, mais j’aimais ça et j’y avais pris moi aussi plaisir.

Ouvert comme je l’étais, ne sachant plus si je poussais ou non, et la gravité ayant fait son office, Rico passa trois doigts entre mes jambes et d’un mouvement, jeta les dernières gouttes recueillies dans la coupelle, qu’il ramassa ensuite et passa à Victor. Celui-ci me la présenta aux lèvres, remplie d’une grande quantité du précieux liquide, et je le lapai goulûment devant une caméra en plein zoom, avalant probablement un verre entier, en bavant un peu partout sur ma barbe au passage, pas si facile sans les mains ! Nos goûts étaient mélangés et c’était un instant presque mystique où je partageais tout avec le groupe. Je goûtais leur plaisir et la plénitude de ce moment. Je me sentais vidé, même si en réalité j’étais exactement dans l’état inverse, comblé.

Après encore quelques minutes, Kevin dit : “eh les gars, c’est l’heure, il faut qu’on se sauve, on va être en retard.” Et ils partirent tous un à un, me saluant avec un sourire, en sortant du champ de la caméra. Je leur criai : “mais attendez, libérez-moi !

– Pas le temps, désolé,“ me cria une voix hors champ, et je restai là, penaud. Cela faisait sans doute partie du scénario. J’étais confortable ceci étant, à l’ombre, prenant et sentant l’air, mes jambes sur un support molletonné. “Coupez”, cria Bernard.

“– Parfait, tu as été parfait” me dit-il. “Vous aussi, les gars, et super, le coup de la coupelle.” Encore une improvisation ? Peut-être, même si elle n’était pas là par hasard, ou bien tous les acteurs n’y goûtent pas ?

“– Bon, un coup d’eau pour André, puis on enchaîne.

– Non, c’est bon, merci.

– Tu es sûr ? Tu risques d’en avoir besoin, la prochaine est longue…“ Il ne finit pas sa phrase, je pensai qu’il voulait rajouter “si tu tiens la durée.” La vérité, c’est que je voulais garder le goût que j’avais dans la bouche, il me plaisait et me rassurait. Je demandai :

“– Vous ne me libérez pas ? Je suis bien là, mais…

– Non non, surtout pas, le scénario continue. Les autres, restez en dehors du champ, vous avez bien bossé. André, tu restes là comme ça.“ Ligoté comme je l’étais, avais-je le choix ? Sans doute un trait d’humour. “La piXine, séquence trois, on tourne,” cria Bernard.

(À suivre…)


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